Elle courait dans le couloir comme le matin les joggers courent le long de la piste cyclable. C'était son entrainement quotidien. A défaut de joli chemin en plein air, le corridor était son stade. Et elle était rémunérée pour courir. Non pas pour faire la gloire de la Chine aux JO, non, mais pour faire circuler l'air dans cet immeuble-ville. Les mouvement d'air provoqué par ses déplacements assuraient en partie la ventilation de l'habitation. Elle fait partie cette génération remise au goût moderne des enfants des mines.
Une fois son jogging d'une heure effectué, elle pouvait vaquer à ses occupations : études, vie sociale, job.
Est-ce qu'elle aimait cette activité? La question ne se posait pas. Elle n'avait pas le choix. Et puis ça lui permettait d'être en forme, de ne pas s'épuiser ni tomber malade pour un rien.